Sans surprise, les réseaux sociaux ont drastiquement grimpés en popularité depuis les dernières années. L’utilisation des plateformes de réseaux d’interaction sociale ne cesse d’augmenter et la majorité des humains ne se verrait pas vivre sans eux. À titre d’exemple, le plus populaire, Facebook, était composé de 69 millions d’utilisateurs actifs en 2008. En date de 2018, il en possédait 2 600 millions (Statista, 2020). Ces plateformes peuvent être utilisées pour maintenir des relations entre des individus qui se connaissent déjà, mais peuvent être aussi utilisées pour rencontrer de nouvelles personnes, comme des partenaires amoureux. Cette augmentation d’utilisation des plateformes de réseaux sociaux afin de, soit rencontrer des partenaires amoureux, ou d’entretenir ces relations amoureuses a amené les chercheurs à observer ce phénomène. Des chercheurs dont Joinson (2008) ainsi que Whiting et Williams (2013) ont fait ressortir un phénomène qui se produisait souvent lorsqu’il était question de relations amoureuses sur internet : la surveillance. En effet, il semblerait même que la surveillance soit une des motivations principales d’utiliser les réseaux sociaux pour plusieurs. La surveillance dans ce cas-ci peut être définie comme étant la tendance à contrôler son partenaire amoureux et à vouloir éviter les menaces externes potentielles à la relation. C’est une caractéristique de la jalousie (Tokunaga, 2016) qui est facilitée par les fonctionnalités des réseaux sociaux, permettant de suivre les publications de son/sa partenaire, d’observer les listes d’amis, les interactions qu’ils ont entre eux, les événements auxquels ils/elles participent, etc. Le but étant de diminuer l’incertitude, et ce phénomène est causé par de la suspicion ou de l’anxiété (Marshall et al., 2013).
Plusieurs études ont recherché les prédicteurs de ces comportements de surveillance. Ces études ont démontré que l’impact de la jalousie et de la tendance à vouloir contrôler les autres peuvent expliquer ces comportements en ligne. Cependant, cette étude des chercheurs Ruggieri et coll. (2021) vise à rechercher des prédicteurs supplémentaires de la surveillance électronique et de les tester au sein de couples amoureux.
Pour ce faire, 360 adultes (157 hommes et 203 femmes) entre 18 et 65 ans ont participé à l’étude. Ils devaient tous être dans une relation stable depuis au moins trois ans et devaient être des utilisateurs quotidiens de Facebook, de même pour leur partenaire. Plusieurs questionnaires ont été distribués aux participants visant à observer leurs satisfactions maritales, l’intimité et l’engagement, l’utilité perçue et la facilité d’utilisation perçue, le sentiment d’efficacité sur les plateformes et le score de surveillance.
Les résultats de l’étude démontrent principalement que la surveillance électronique est une caractéristique d’un couple, et non pas exclusivement une caractéristique de l’individu. De plus, les chercheurs suggèrent que l’auto-efficacité sur les réseaux sociaux joue un rôle important dans la prédiction de la surveillance électronique dans le contexte amoureux. Ces résultats permettent d’élargir les connaissances sur l’acte de surveillance sur les réseaux sociaux dans le contexte amoureux. Ce phénomène, étant encore nouveau, concerne de nombreux individus partout dans le monde et gagne à être plus recherché.
Pour citer l’article: Ruggieri, S., Bonfanti, C., Passanisi, A., Pace, U., Schiemmenti, A. (2021). Electronic surveillance in the couple: The role of self-efficacy and commitment. Computers in Human Behavior, 114.