Les réseaux sociaux sont des moyens de communication très pertinents pour les humains. En effet, ils leur permettent d’échanger entre eux, de garder contact avec des connaissances éloignées, de se connecter avec des groupes d’intérêts similaires, de suivre l’actualité et plus encore. Cependant, il ne faut pas nier que les réseaux sociaux contiennent aussi des effets pervers comme la propagation de fausses nouvelles. En effet, ces fausses nouvelles ou fausses informations sont transmises souvent par les réseaux sociaux, car ceux-ci permettent de rejoindre un nombre important de personnes dans un temps record. Elles sont bien souvent la forme visible et tangible de la désinformation, consistant à transmettre de l’information incorrecte.
Les fausses-nouvelles peuvent être émises pour de multiples motivations, la littérature démontre la tendance grandissante à utiliser ces fausses informations dans un objectif politique, par exemple en essayant de dissuader des citoyens de voter pour un parti politique. Il devient alors très inquiétant pour des systèmes démocratiques d’observer la présence d’acteurs externes et malveillants voulant influencer les agissements des citoyens. À titre d’exemple, le rapport du procureur Mueller (2019) a affirmé que les compagnies Facebook et Twitter ont été victimes d’attaques par des cybercriminels russes utilisant leurs plateformes afin de diffuser de la désinformation de masse à l’aide de faux comptes dans l’objectif d’interférer avec les élections américaines. Aussi, les fausses informations peuvent viser à dissuader ou encourager des citoyens de commettre certains actes, mais peuvent aussi inciter à la violence dans le monde en diffusant des propos provocateurs à caractère politique, culturel ou religieux.
L’émergence de fausses nouvelles et la littérature grandissante sur le sujet ont amené le chercheur Bastick a comprendre dans quelle mesure les acteurs malveillants peuvent utiliser les réseaux sociaux afin d’affecter et influencer inconsciemment le comportement des individus grâce à la désinformation.
Pour ce faire, une expérience en laboratoire a été réalisée avec 233 participants. Les participants étaient des étudiants de premier cycle dans une école de sciences politiques en France. La population était composée principalement de femmes (71%) et avec une moyenne d’âge de 18.45. Ils ont tous été séparés aléatoirement en trois groupes, deux groupes participants et un groupe contrôle. Les participants ont été exposés à différents tests afin de mesurer leurs comportements avant l’exposition à des fausses nouvelles et après.
Les résultats de l’étude démontrent qu’une exposition aussi brève que moins de 5 minutes à une fausse nouvelle peut modifier inconsciemment le comportement des individus. Sommairement, cette étude démontre que les fausses nouvelles peuvent influencer et manipuler des comportements humains. On peut observer une différence marquée entre les groupes participants et le groupe contrôle non exposer à la fausse nouvelle.
Cependant, l’étude de l’impact des fausses nouvelles sur les comportements devient beaucoup plus complexe lorsque non réalisée en laboratoire. En effet, dans la vie quotidienne, plusieurs autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte comme l’exposition répétée à la désinformation, l’exposition à différentes sources de désinformations et l’influence des pairs.
En ce qui concerne les limites de l’étude, il est important de prendre en considération l’homogénéité du groupe de participants, venant tous du même programme universitaire et étant tous dans la même branche d’âge, les résultats de l’étude ne peuvent être généralisés à la population générale.
En bref, l’article permet d’illustrer l’impact que les fausses informations, et la désinformation en général, peuvent avoir sur les comportements humains. Les résultats démontrent aussi l’importance que les gouvernements nationaux et internationaux devraient attribuer au phénomène des fausses nouvelles. De plus, cela devrait inciter les agences politiques à militer contre ce phénomène grandissant afin de veiller sur une société démocratique.