Le genre et la confidentialité sur les plateformes de réseaux sociaux

En raison de la sensibilisation grandissante du public et des préoccupations concernant la protection de la vie privée, les plateformes de réseaux sociaux ont amélioré leurs options de paramétrage de confidentialité. Cependant, ces améliorations et changements ne sont pas toujours faciles à suivre ou à mettre en œuvre, et de nombreuses personnes ne les utilisent pas à leur plein potentiel.

Pour les utilisateurs de plateformes de réseaux sociaux, trop de paramètres de confidentialité limiteraient la présentation de soi. D’un autre côté, un manque de protection de la vie privée peut entraîner la divulgation d’informations et d’opinions au public, y compris aux futurs employeurs ou sociétés commerciales.

À travers une revue de la littérature, cette étude examine les différences entre les genres dans la mise en place de paramètres de confidentialité sur les sites de réseaux sociaux. Même si les résultats ont montré que les femmes ont des niveaux plus élevés de préoccupations en matière de vie privée, les différences entre les genres sont petites et hétérogènes.

Les femmes sont généralement plus enclines au névrosisme (tendance à l’anxiété, à la dépression, au doute de soi et à d’autres sentiments négatifs) et à l’anxiété. Cette tendance peut amener les femmes sur les réseaux sociaux à se préoccuper davantage de leur vie privée en ligne et à avoir des comportements plus sûrs pour garantir leur vie privée, par rapport aux hommes.

De plus, les femmes ont des perceptions de risque plus élevées et des comportements à moindre risque. Certaines études ont révélé que les femmes étant plus sensibles aux menaces en ligne, elles ont tendance à protéger leur vie privée plus prudemment que les hommes. Cependant, d’autres études ont révélé que les hommes sont plus victimes de menaces et d’intimidation en ligne que les femmes.

Une autre possibilité est que même si les femmes sont moins victimes d’intimidation en ligne, l’impact psychologique est plus dur pour elles. Certaines études affirment également que les femmes ont de plus grandes tendances en matière de protection de la vie privée en raison de leur expérience des menaces hors ligne, ce qui peut inciter les femmes à agir avec plus de prudence en général. Enfin, les femmes expriment plus de comportements de confidentialité sur les réseaux sociaux, car elles les utilisent plus souvent que les hommes.

Certaines études contradictoires ont révélé que les femmes ont généralement une extraversion plus élevée, ce qui peut les amener à divulguer plus d’informations en ligne. Cependant, ces études ont montré des résultats plus limités. Une autre explication concernant une plus grande préoccupation de la protection de la vie plus importante chez les hommes est que les hommes ont généralement plus de connaissances techniques que les femmes, ce qui leur permet de mettre en œuvre les paramètres de confidentialité.

Des résultats mitigés dans les différences entre les genres dans la recherche de confidentialité sur les réseaux sociaux peuvent résulter de différences méthodologiques entre les études, les différentes populations utilisées (adolescents, étudiants, population générale) ou les différences dans la définition de variables (par exemple, les types de comportements considérés comme faisant partie des préoccupations en matière de protection de la vie privée).

En comparant les différences entre les genres concernant les préoccupations quant à la protection de la vie privée, les fournisseurs de réseaux sociaux peuvent adapter leurs paramètres de confidentialité pour augmenter l’accessibilité aux modifications de confidentialité.

 

 

Pour citer : Tifferet, S. (2019). Gender differences in privacy tendencies on social network sites: A meta-analysis. Computers in Human Behavior, 93, 1–12.