Les technologies de l’information et des communications (TIC) jouent un rôle de plus en plus important dans les cas de violence conjugale, car elles peuvent être utilisées pour harceler, géolocaliser et même menacer les victimes. Parmi ces possibilités, l’utilisation de logiciels espions, qui peuvent être installés sur les téléphones des victimes à leur insu, peut permettre de surveiller les communications, les déplacements, mais aussi avoir accès à toutes autres données.
Rahul Chatterjee et ses collaborateurs ont étudié en profondeur l’écosystème des logiciels espions utilisable en violence conjugale. À travers une recherche manuelle et automatique sur Google, les auteurs ont trouvé une abondance d’informations (forums, guides, vidéos Youtube, applications) sur l’utilisation de logiciels espions pour surveiller son/sa conjoint-e. De même, une recherche manuelle et automatique à travers Google Play Store a permis de mettre en lumière un grand nombre d’applications à usage double, c’est-à-dire qui n’ont pas pour vocation explicite de surveiller, mais qui le permettent tout au moins. Les auteurs démontrent que les logiciels espions apparaissent sous plusieurs formes. Il peut s’agir d’applications clairement conçues pour espionner (par exemple: Flexyspy) ou d’applications qui peuvent être utilisées à des fins de surveillance (par exemple: Find my Friends).
Cette étude est intéressante, tant pour les développeurs d’applications que pour le milieu policier et juridique, car elle pose une réflexion sur comment améliorer la détection de ces applications lorsqu’installées sur les appareils, mais aussi comment traiter ces cas légalement.
Citer: Chatterjee, R., Doerfler, P., Orgad, H., Havron, S., Palmer, J., Freed, D. …(2018). The spyware Used in Intimate Patrner Violence. IEEE Symposium on Security and Privacy.
Source: https://www.ipvtechresearch.org/pubs/spyware.pdf