Avec l’augmentation importante de l’utilisation des téléphones intelligents comme moyen de communication entre les individus reliés par une relation intime, nous observons une augmentation de violence conjugale réalisée par ce médium. La croissance des études à ce sujet a mené à de nombreux concepts scientifiques visant tous à définir ce phénomène. Cependant, ces construits ont tendance à être comparés ou utilisés de manière interchangeable, alors que des études ont démontrés que cette multi pluralité de construits contribuerait à l’existence de contraintes dans l’interprétation et la comparaison des résultats entre les études afin d’obtenir un consensus.
Pour cette raison, les chercheurs Rocha-Silva, Nogueira, et Rodrigues (2021) ont décidé de réaliser une revue systématique afin d’ 1) identifier les constructions scientifiques liées à la violence intime par le biais de la technologie 2) identifier les dimensions comportementales développées afin d’analyser ce phénomène.
Les chercheurs ont compilé 126 études, identifié 42 concepts (Tableau 1), et 20 ensembles comportementaux multidimensionnels tous reliés à la violence conjugale/intime commis par le médium d’une technologie.
Tableau 1 . Construits liées à la violence conjugale/intime par le biais de la technologie
Les chercheurs ont conclu qu’il existe des différences subtiles, mais importantes, dans les définitions que l’on retrouve dans les articles scientifiques. Par exemple, le concept de « violence dans les fréquentations chez les adolescents basées sur la communication informatisée » est défini différemment dans trois publications. Afin de répondre à leurs objectifs de recherche et d’unifier les définitions scientifiques, les chercheurs arrivent aux consensus que la formulation de Zweig et al.’s (2013) est la plus appropriée, considérant que leur définition prend en compte les trois éléments fondamentaux de l’abus conjugal/intime via la technologie : 1) un élément numérique est impliqué 2) un élément de relation conjugale/intime 3) un élément abusif.
Comme dans chaque étude, celle-ci comporte des limites comme la définition limitée de relations intimes, illustrant certains comportements qui mériteraient d’être étudiés ainsi qu’un échantillon d’individu à l’étude très homogène en termes d’âge. Des études incluant davantage des participants d’âges variées pourraient contribuer à une meilleure représentation des résultats dans la population générale et non uniquement visée vers de jeunes adultes/adolescents.
Pour citer l’article: Rocha-Silva, T., Nogueira, C., Rodrigues, L. (2021). Intimate abuse through technology: A systematic review of scientific Constructs and behavioral dimensions. Computers in Human Behavior, 122. https://doi.org/10.1016/j.chb.2021.106861
