La fraude est un crime extrêmement répandu depuis l’évolution de l’Internet. Les modalités dans lesquels elle prend forme, principalement sous le Web rends sa prévention et sa rétribution extrêmement complexe pour les agences policières. Ces agences d’application de la loi ne semblent pas adaptées et les méthodes traditionnelles mises en place semblent porter plusieurs préjudices aux victimes qui désirent signaler un crime. Plusieurs études affirment que les crimes cyber sont, généralement, moins signalés à la police que les crimes dits traditionnels et hors ligne. Cependant, peu d’études se sont réellement concentrées sur les facteurs et les raisons expliquant ce phénomène.
C’est pourquoi cette recherche vise à identifier et comparer les événements déterminants du signalement des fraudes en ligne et hors ligne avec des variables sociodémographiques, contextuels et criminels. Il vise aussi à observer les raisons du non-signalement. Pour ce faire, une série de régressions est appliquée pour analyser les données provenant de victimes de fraude des deux éditions de l’Enquête sur la Sécurité publique de la Catalogne de 2015 et 2017.
Ce questionnaire, administré à des milliers de personnes, a permis au chercheur Kemp (2020) de sélectionner les cas des 1 177 individus qui ont affirmé avoir été victimes de fraude en ligne ou hors ligne.
Voici les principaux résultats de l’étude :
– La fraude en ligne est signalée à un taux plus élevé que la fraude hors ligne. Ce résultat est expliqué à cause de la plus grande probabilité d’être considéré comme un crime par la victime.
– Généralement, la dénonciation de la fraude semble impliquer une composante rationnelle. En effet, les préjudices financiers, non financiers et l’utilité attendue de la dénonciation sont les facteurs les plus importants dans la décision de dénonciation comparativement aux données sociodémographiques.
– Les coûts sont les raisons les plus fréquentes de ne pas déclarer la fraude.
– Les prédicteurs démographiques des dénonciateurs en ligne ont une minime différence des dénonciateurs hors ligne. Cependant, plus d’associations sont trouvées concernant les raisons de ne pas rapporter le crime. L’article permet d’enrichir les littératures sur la cybercriminalité ainsi que la criminalité traditionnelle. La fraude étant un énorme fléau social, il est important que des études comme celles-ci permettent de mieux comprendre les facteurs sociodémographiques et les raisons du non-signalement à la police afin d’améliorer les interventions des instances d’applications de la loi et ainsi inciter davantage les victimes à dénoncer.
Pour citer l’article: Kemp, S. (2020). Fraud reporting in Catalonia in the Internet era: Determinants and motives. European Journal of Criminology. https://doi.org/10.1177/1477370820941405
