Sécurisation de la confidentialité en ligne

Le mois de mars est le mois de la prévention de la fraude et cela permet de rappeler que bien qu’Internet représente une opportunité majeure pour les transactions commerciales des entreprises et des particuliers, il offre également aux criminels la possibilité de cibler et d’attaquer des victimes dans le but de les arnaquer. Les escroqueries sur Internet visent à frauder les victimes en utilisant différentes méthodes pour voler les informations personnelles des victimes et les inciter à effectuer des transactions en ligne. L’environnement anonyme qu’offre Internet rend difficile pour les utilisateurs l’identification de demandes frauduleuses.

Dans cette étude, Hongliang Chen et ses collègues ont testé sept antécédents de victimisation par escroquerie sur Internet (connaissance des règles de protection de la vie privée sur Internet, volonté de faire des investissements risqués, divulgation d’informations en ligne, achats en ligne, téléchargement de fichiers, consommation d’informations en ligne et ouverture de courriels provenant de sources inconnues) et ont examiné comment les expériences des victimes influencent leurs préoccupations ainsi que les comportements ultérieurs en matière de protection de la vie privée. La présente étude contribue à l’étude de la confidentialité sur Internet en intégrant le modèle de processus parallèle étendu (Extended Parallel Process Model (EPPM) en anglais) au développement de la théorie. Dérivé de la théorie de la motivation à la protection ( Protection motivation theory (PMT) en anglais), le modèle de processus parallèle étendu permet d’expliquer pourquoi une menace perçue élevée ne permet pas de prédire les changements de comportement dans certaines conditions. Les auteurs ont également inclus deux théories qui sont nouvelles dans la recherche sur la vie privée en ligne – la théorie de la maîtrise de soi et la théorie de l’activité routinière – pour explorer les antécédents de la victimisation par Internet.

L’analyse a montré que la volonté de faire des investissements risqués sur Internet était corrélée positivement avec le fait d’avoir été victime de fraude. Ce résultat peut impliquer que des individus financièrement impulsifs ne tiennent pas compte des risques de perte financière. Cependant, contrairement à l’hypothèse sur la maîtrise de soi, la connaissance de la protection de la vie privée sur Internet ne permettait pas de prédire le faible risque de victimisation en ligne. Ce résultat peut indiquer un décalage entre la perception qu’ont les individus des risques pour la vie privée et les comportements réels de protection de la vie privée. Ainsi, les personnes qui connaissent les règles de protection de la vie privée sur Internet peuvent ne pas adopter de comportement de protection, car elles se croient immunisées contre l’atteinte à la vie privée. En outre, trois activités Internet courantes: la divulgation d’informations en ligne, les achats en ligne et l’ouverture de courriers électroniques de sources inconnues permettaient de prédire la victimisation. Ces résultats abondent dans l’idée que les criminels conçoivent des informations individualisées pour cibler et inciter les victimes en fonction des informations personnelles qu’ils divulguent en ligne. Enfin, les résultats ont aussi montré qu’il existait une association significative entre avoir été victime d’escroquerie sur Internet et les préoccupations relatives à la protection de la vie privée en ligne. Les personnes confrontées à une perte monétaire reconnaîtront probablement la gravité et la possibilité des risques pour la vie privée sur Internet.

Étant donné que les connaissances sur la protection de la vie privée sur Internet ne réduisent pas la probabilité d’être victime d’une arnaque sur Internet, de futures recherches devraient élargir la définition opérationnelle de la maîtrise de soi propre à la protection de la vie privée en ligne pour inclure d’autres facteurs, tels que l’efficacité d’Internet. Les études futures devraient utiliser d’autres activités routinières telles que l’utilisation des médias sociaux et les jeux en ligne.

Cite: Chen, H., Beaudoin, C. E. et Hong, T. (2017). Securing online privacy: An empirical test on Internet scam victimization, online privacy concerns, and privacy protection behaviors. Computers in Human Behavior, 291-302.