Différences de genre dans la perception des emplois en science informatique

Bien qu’elle soit en constante augmentation, la participation des femmes dans le champ des STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) reste encore considérablement faible. Plusieurs études ont montré que les carrières professionnelles dans le champ des STIM représenteront une proportion importante de la main-d’œuvre future et pourtant, le nombre d’étudiants qui graduent dans ce champ n’est pas assez suffisant pour remplir la demande. Dans ce contexte, il existe des efforts importants pour recruter les femmes, qui sont sous-représentées dans le champ des STIM et notamment en science informatique. Pour parler de cette sous-représentation, on utilise souvent l’expression de « tuyau percé ». La métaphore du tuyau percé renvoie à l’abandon de femmes de poursuivre des cours dans les sciences informatiques du primaire jusqu’au troisième cycle. Bien qu’il existe plusieurs éléments dans le tuyau percé, l’université est un lieu des plus importants pour recruter les femmes dans le champ des sciences informatiques.

Dans cette étude, Joseph Appianing et Richard Van Eck de l’Université du Dakota du Nord se sont intéressés aux attentes de succès, aux valeurs et aux intérêts des étudiants universitaires en ce qui a trait au choix de poursuivre ou non une carrière en science informatique. Les attentes correspondent à la perception selon laquelle la poursuite d’études en science informatique mènera à une carrière réussie. Les valeurs portent sur la perception qu’il y a une valeur particulière à étudier en science informatique. Pour répondre à ces questions, les auteurs ont développé un questionnaire qui a été administré à 184 étudiants universitaires. Les résultats montrent que les femmes ont moins d’attente de succès dans le champ des sciences informatiques. Elles ont aussi moins d’intérêt personnel. Néanmoins, la perception de la valeur d’un diplôme en science informatique est l’indice le plus important dans la poursuite ou non des études dans ce domaine. Cette étude montre qu’il est important de susciter tôt l’intérêt des femmes en promouvant la valeur et la réussite d’une carrière en science informatique. Pour cela, il est aussi important de développer des activités de mentorat ou avoir plus de femmes jouant un rôle modèle. Bien qu’il existe des femmes importantes en science informatique (Sheryl Sandberg (Facebook), Susan Wojcicki (Youtube), Ginni Rometty (IBM), etc.), leur représentation reste minime.

Je profite du résumé de cette étude pour présenter l’initiative conjointe de SERENE-RISC et du Centre de la sécurité des télécommunications (CST), le réseau de femmes NousSommesCyber qui a pour but d’offrir des opportunités de réseautage, d’apprentissage, de mentorat, de partage d’information et d’exploration de questions sociales en lien avec la cybersécurité afin d’appuyer les femmes ayant ou souhaitant avoir des carrières dans ce secteur. À travers leurs activités, le réseau contribuera à la propulsion de la génération de professionnelles en cybersécurité dans l’écosystème canadien. Le premier évènement de NousSommesCyber aura lieu le 6 novembre à 18 h dans l’Espace Desjardins (rez-de-chaussée de la tour sud du Complexe Desjardins). Vous pouvez encore vous inscrire!

 

Citer: Appianing, J. et Van Eck, R. N. (2015). Gender Differences in College Students’ Perceptions of Technology-Related Jobs in Computer Science. International Journal of Gender, Science and Technology, 7(1), 29-56.

Source: http://genderandset.open.ac.uk/index.php/genderandset/article/view/351