La cyber violence dans les relations amoureuses (CVRA) (Cyber Dating Violence (CDV)) est l’abus psychologique et / ou la commission d’acte de violence entre partenaires amoureux via l’utilisation de la technologie (téléphones mobiles, SMS, messagerie instantanée, sites de réseaux sociaux, e-mails, etc.). La CVRA comprend des comportements tels que les menaces, l’humiliation, la distribution non consensuelle d’informations ou d’images personnelles, la pression sexuelle, la vérification des allées et venues d’un partenaire, la surveillance des messages, l’exigence de connaître les mots de passe d’un téléphone ou des comptes en ligne, la suppression des contacts ou des amis d’un partenaire des médias sociaux et ainsi de suite. Certains de ces comportements sont propres à la CVRA, tandis que d’autres peuvent être présents à la fois en ligne et hors ligne. En particulier, la violence dans les fréquentations chez les adolescents (VFA) se déroule dans ce contexte mais implique des adolescents.
Les technologies de l’information et de la communication (TIC) peuvent influencer la dynamique de la violence dans les fréquentations en offrant des opportunités de contact constant par le biais d’outils mobiles ou en ligne, offrant ainsi plus d’opportunités de comportement abusif et contrôlant. Les adolescents utilisent les TIC pour établir, entretenir et mettre fin aux relations.
Dans cette étude, Karlie Stonard de l’Université de Wolverhampton cherche à comprendre les perceptions des adolescents sur le rôle et l’impact de l’utilisation des TIC dans la CVRA.
Les participants comprenaient 54 adolescents de sexe masculin et féminin âgés de 13 à 16 ans recrutés via une école secondaire ou un club de jeunesse en Angleterre. Les participants ont été regroupés en sept groupes de discussion dans lesquels on leur a demandé de discuter de leurs perceptions du rôle et de l’impact des TIC dans les comportements de CVRA.
Deux thèmes émergent de l’analyse thématique, qui saisissent les perceptions des adolescents d’un double rôle des TIC dans l’instigation et la victimisation des CVRA. Les TIC dans le CDV étaient considérées comme permettant et handicapant la CVRA.
Pour les abuseurs, les TIC étaient perçues comme étant habilitantes en facilitantes de la CVRA. En effet, selon les participants, la disponibilité et l’immédiateté des TIC facilitent potentiellement la CVRA car elles permettent aux abuseurs de contacter un partenaire de manière répétée et directe à toute heure de la journée. De plus, l’anonymat offert par les TIC donne aux agresseurs une plus grande confiance dans leur comportement en raison de l’éloignement physique de leur victime.
Pour les victimes, les TIC étaient perçues comme étant à la fois habilitantes, en motivant la réponse, la résilience et / ou en fournissant un mécanisme d’adaptation, et handicapante en entraînant une augmentation des dommages ou de l’embarras potentiels. Dans les cas de la CVRA, les TIC permettent à la victime d’éloigner ou de bloquer l’agresseur, de fournir des preuves numériques d’abus, de présenter moins de dommages ou de menaces en raison de l’éloignement physique avec l’agresseur et de donner confiance à la victime pour exprimer ses sentiments ou riposter.
Cependant, la nature publique et la permanence des TIC (par exemple, dans l’utilisation des médias sociaux) ont été perçues comme une caractéristique handicapante des TIC. Les participants ont notamment mentionné les cas où des rumeurs, des informations personnelles ou des images étaient diffusées en ligne qui étaient considérées comme une forme humiliante de comportement abusif. En tant que telles, les TIC enlevaient le contrôle de la victime sur le matériel publié en ligne ou partagé par d’autres. Plus important encore, dans certaines circonstances, l’utilisation des TIC dans la CVRA peut entraîner des cas de violence hors ligne.
Cette étude souligne l’importance de sensibiliser à l’utilisation saine des TIC dans une relation amoureuse entre adolescents.