La hausse de transactions en ligne, particulièrement en énorme croissance depuis l’arrivée de la COVID-19, amène son vent d’avantages et de désavantages. En effet, de nombreux fraudeurs saisissent la frénésie du moment pour mettre en place de nouvelles fraudes. Une fraude qui devient malheureusement très populaire est la fraude aux animaux. On parle ici de ventes de chats, chiens et autres animaux sans avoir l’intention de réellement délivrer l’animal en question. Les fraudeurs mettent en vente sur des pages internet des animaux avec des images très attrayantes, prennent des paiements de dépôts, et disparaissent. Dans certains pays, comme aux États-Unis, en Australie ou en Afrique du Sud, il est fréquent d’acheter des animaux en ligne en raison de l’étendue du territoire, les acheteurs réservant ainsi leur animal entièrement sur l’internet avant d’aller le chercher. Avec la pandémie, plusieurs vendeurs, un peu partout dans le monde, ont décidé de ne plus offrir de pré-visites aux acheteurs pour des raisons sanitaires. Cette nouvelle manière de magasiner les animaux entièrement en ligne à créer une nouvelle opportunité criminelle pour des fraudeurs.
En raison de cette augmentation de cas de fraudes aux animaux, les chercheurs Whittaker et Button (2020) se sont intéressés à ce nouveau phénomène. Précisément, cette étude utilise le cas des fraudes d’animaux répertoriés sur www.petscams.com qui est une organisation visant à prévenir ce type de fraude. L’organisation regroupe plus de 18 000 cas de fausses ventes et fausses livraisons d’animaux. Les chercheurs ont réalisé des analyses qualitatives sur le contenu de ces publications en collaboration avec l’organisation. La période de collecte a débuté le 1er mai 2017 jusqu’au 31 mars 2020. Ils ont ainsi récolté des centaines de cas représentant des victimes de ce type de fraudes.
Afin d’analyser les expériences des victimes, ils ont codifié à l’aide de thèmes chacun des commentaires laissés par les victimes.
Après avoir analysé les contenus, les chercheurs ont fait des observations qui permettent d’illustrer comment les fraudeurs organisent leur fraude et les techniques qu’ils utilisent pour attraper ces victimes. Sommairement, la majorité des plaignants proviennent des États-Unis avec une plus petite portion provenant de l’Australie et de l’Afrique du Sud. Les chiens les plus utilisés pour attirer les victimes sont les bulldogs, suivi des poméraniens, des caniches, des carlins et des corgis.
Les auteurs ont ainsi déterminé le modus operandi des fraudeurs résumé comme suit :
1. Le paiement initial (« The hook » en anglais) : les victimes effectuent un premier paiement sans avoir vu l’animal de compagnie en vrai ni en vidéo-conférence. Les victimes généralement se basent sur leurs intuitions, sur l’apparence légitime du site internet et sur la crédibilité de la photo de l’animal promu sur la page.
2. Un deuxième paiement (nommé « The sting » en anglais) : les fraudeurs demandent aux victimes de payer un plus gros montant d’argents pour supposément payer la livraison de l’animal qui soudainement coûte plus cher que prévu. Les fraudeurs vont utiliser des techniques de manipulation et miser sur « l’urgence » de la situation, par exemple en exprimant la nécessité de payer des frais supplémentaires s’ils veulent éviter que leur animal subisse des chaleurs extrêmes pendant la livraison standard où la température n’est pas contrôlée. Cependant, un nouveau modus operandi est apparu presque en même temps que la pandémie causée par la COVID-19, les fraudeurs ont inventé des frais supplémentaires pour « s’assurer » que l’animal se rende à destination ou pour justifier l’utilisation de monnaie virtuelle pour le paiement.
Ces résultats permettent d’obtenir un meilleur portrait des fraudes aux animaux et ainsi d’augmenter la vigilance dans ce type d’arnaques. Les auteurs spécifient l’importance de faire de la prévention et de l’existence d’organisation comme PetsScam.com pour aider et soutenir les consommateurs victimes de fraudes.
Pour citer l’article: Whittaker, JM. & Button, M. (2020). Understanding pet scams: A case study of advance fee and non-delivery fraud using victims’ accounts. Australian & New Zealand Journal of Criminology, 53, 497-514.