Comparaison sociale, estime de soi et utilisation de Facebook

L’adoption rapide et étendue des médias sociaux a changé la façon dont les individus interagissent. Pour beaucoup de gens, les plateformes de médias sociaux sont souvent utilisées pour maintenir un sentiment de connexion. À ce jour, Facebook est la plus grande plateforme de médias sociaux au monde, avec 2,4 milliards d’utilisateurs1.

Des études antérieures ont montré que les personnes qui éprouvent une connexion émotionnelle plus élevée avec Facebook et d’autres plateformes médias sociaux se sentent bouleversées et déconnectées lorsqu’elles ne peuvent pas accéder à la plateforme. Les utilisateurs peuvent éprouver des symptômes de dépression, d’anxiété et de stress.

Compte tenu de l’utilisation extensive de Facebook et des conséquences psychologiques négatives potentielles, Lies Faelens et ses collègues de l’Université de Gand ont étudié l’effet de la comparaison sociale, de l’estime de soi contingente et de l’estime de soi globale en relation avec l’utilisation de Facebook et la psychopathologie.

La comparaison sociale est un processus dans lequel les individus évaluent leurs propres opinions et capacités en se comparant aux autres. La comparaison sociale peut avoir lieu dans deux directions, la comparaison ascendante et descendante. La comparaison ascendante se produit lorsqu’une personne se compare à un individu ou à un groupe qu’elle perçoit comme supérieurs ou meilleurs que soi pour améliorer sa vision de soi ou pour créer une perception plus positive de sa réalité. La comparaison descendante se produit lorsqu’une personne se compare à une autre personne ou un autre groupe qu’elle considère comme étant plus mal lotie qu’elle-même pour se sentir mieux.

L’estime de soi globale fait référence à l’attitude générale qu’une personne a envers elle-même. L’estime de soi contingente fait référence à la mesure dans laquelle l’estime de soi d’un individu dépend des résultats dans un domaine de vie particulier. Lorsque les individus réussissent dans des domaines sur lesquels ils valorisent leur estime de soi, leur estime de soi peut augmenter ; cependant, lorsque les individus échouent dans des domaines sur lesquels ils ont évalué leur estime de soi, leur estime de soi diminue.

Les chercheurs ont procédé à deux études. Dans la première étude, 207 participants ont rempli un questionnaire d’auto-évaluation concernant leur utilisation de Facebook et leur bien-être mental. Pour analyser la relation entre la comparaison sociale, l’estime de soi contingente et globale, les auteurs ont utilisé un modèle d’analyse de réseau. Les résultats ont montré que la comparaison sociale et l’estime de soi contingente occupent une position centrale dans le réseau, reliant l’utilisation des médias sociaux aux symptômes dépressifs, d’anxiété et de stress autodéclarés.

Dans la deuxième étude, les auteurs ont testé si leur structure de réseau pouvait être reproduite avec un échantillon plus grand de 500 participants. Les résultats ont montré le rôle de la comparaison sociale et l’estime de soi à la fois contingente et globale liée à l’utilisation des médias sociaux aux indicateurs de la psychopathologie.

Cette étude souligne l’importance de la comparaison sociale et de l’estime de soi en relation avec l’utilisation de Facebook et les symptômes de psychopathologie.

 

Pour citer l’article: Faelens, L., Hoorelbeke, K., Fried, E., De Raedt, R. and Koster, E. H. W. (2019). Negative influences of Facebook use through the lens of network analysis. Computers in Human Behavior, 96, 13-22.

1 https://www.statista.com/statistics/272014/global-social-networks-ranked-by-number-of-users/